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Page:About - Rome contemporaine.djvu/165

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ils sont assez jolis, et ils s’habillent avec coquetterie, endossant jusqu’à leur dernier écu. À quarante ans, ils se négligent, prennent du tabac, portent des cravates où le nœud est tout fait, et point de gants, mais il leur faut absolument une voiture. Le ventre leur vient aisément, car le pain et les pâtes forment le fond de leur nourriture, avec quelques salades et beaucoup de légumes verts. Ils vont eux-mêmes au marché et laissent rarement la disposition d’un sou à leurs femmes. Leurs appartements sont plus que simples, leur mobilier rare et négligé. Ils ne manquent ni d’intelligence ni de finesse ; ils ont de grandes ressources dans l’esprit, et ils inventent les combinaisons les plus ingénieuses pour gagner beaucoup d’argent sans travailler. Ils se marient jeunes, et la Providence leur envoie une multitude d’enfants, dont ils ne savent que faire. Ils ont tous de la religion ; ils n’ont pas tous de la probité. Ils se plaignent volontiers du gouvernement lorsqu’ils ne craignent pas d’être entendus ; ils caressent les prélats et cherchent une occasion de se mettre à leur place. Voilà comme ils sont tous, ou presque tous ; il y a, bien entendu, des exceptions très-honorables, mais je les évalue à dix pour cent.


Leurs filles ont de belles dents, grâce à la pureté de l’eau et à sa température égale ; de grands yeux, des cheveux en quantité prodigieuse, de belles épaules et la nuque admirable ; des traits réguliers sans beaucoup de finesse, le nez bien fait, la lèvre un peu dédaigneuse, le teint