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Page:About - Rome contemporaine.djvu/164

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temps rêvent, poursuivent et méritent la liberté de leur patrie.


Rome ne sera affranchie qu’après Venise et toutes les autres villes italiennes. La religion et la diplomatie ne sont pas les seules causes de ce retard ; il s’explique aussi par l’infériorité relative où les maîtres de la ville ont abaissé et maintenu la classe moyenne. Cette caste maltraitée se compose des fonctionnaires laïques de tout rang, des officiers de tout grade, des avocats, des boutiquiers, des médecins, des artistes, des logeurs et des marchands de campagne.


Les hommes de cette catégorie vivent entre eux sur un pied d’égalité presque parfaite : le colonel, le ministre, le boutiquier et l’avocat appartiennent au même monde. Ils sont généralement pauvres, et presque toujours dépendants ; leur instruction est modeste et leur éducation négligée à dessein. La plupart sont clients des cardinaux ou des princes ; ils exercent à leur tour une sorte de patronage sur les plébéiens. Prodigues des compliments et des politesses qui sont la monnaie courante de Rome, ils ont des crudités de langage qui paraîtraient intolérables chez nous. Ils se réunissent entre eux dans des pique-niques, et avant de se mettre à table ils ôtent volontiers leur cravate et leur habit. Dans leur jeunesse,