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Page:About - Rome contemporaine.djvu/180

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Je dois avouer, au demeurant, que ces fortunes politiques sont fort rares. Non-seulement les citoyens les plus honnêtes et les plus capables sont écartés des hauts emplois, mais ils s’en détournent eux-mêmes et prennent un autre chemin.


L’armée appartient à la plèbe par ses soldats, à la classe moyenne par ses officiers. Elle n’a pas son rang parmi les corps de l’État ; elle ne forme pas comme en France et dans tous les pays militaires une classe distincte et distinguée. Les esprits ne sont pas encore faits à voir dans un soldat quelque chose de plus qu’un homme du peuple, et l’épaulette d’officier n’est pas un insigne de noblesse, mais la marque distinctive d’un emploi comme tous les autres. Cette question mérite un chapitre complet ; je l’ajourne pour la traiter à fond.

Mais je ne me séparerai pas de la bourgeoisie sans vous faire remarquer ce petit peloton de boutiquiers en uniforme. Ils vont de ce pas au Vatican occuper la deuxième antichambre, entre les Suisses et la garde noble. On leur prêtera des fusils pour la journée, et ils les rendront en sortant. Cette garde nationale s’appelle la scelta pour indiquer qu’elle est choisie. Elle s’équipe à ses frais, mais je crois que chacun des choisis touche neuf écus par an et une dot de trois cents francs lorsqu’il marie une de ses filles.