Page:About - Rome contemporaine.djvu/190

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d’intelligence ni de zèle ; et, à les voir jouer ce soir, on ne devinerait jamais qu’ils ont répété ce matin pour la première fois. Vous les trouverez quelquefois excellents dans les comédies bourgeoises de Goldoni, ce Scribe italien. Ils m’ont paru presque bons avant-hier dans Fiammina, ou une expiation, comédie anonyme. Daniel Lambert et sa femme n’avaient d’autre tort que de promener leurs yeux hors des orbites, toutes les fois que la situation tournait au pathétique. Le seul reproche à faire à Silvain Duchâteau, c’est qu’il entrait partout avec son chapeau enfoncé jusqu’aux oreilles. Malgré quelques incorrections de mise en scène, malgré le bonnet grec du peintre et le foulard rouge dont il s’essuyait le front, la pièce produisit une impression profonde. Les gendarmes de service pleuraient à chaudes larmes. Pour moi, je n’ai pas su m’empêcher de rire en voyant le dénoûment ajouté par le traducteur. Daniel Lambert pardonne à sa femme, lui ouvre ses bras et dit au jeune Henri : « Nous serons deux à t’aimer. » Silvain Duchâteau ajoute immédiatement : « Et ma sœur et moi, nous ferons quatre. » Le rideau tombe sur cette niaiserie ; laissons-le tomber.


Si modeste que soit la littérature dramatique, elle est encore ce qu’on trouve de plus brillant dans le pays. Il s’imprime de temps en temps une dissertation sur les plaies de N. S. J. C. ; une offrande au cœur de Marie ; un modèle du diacre chrétien, une vie de sainte Gertrude de Frosinone ou du bienheureux Nicolas de Velletri ; quelque édition expurgée d’un classique latin, quelque