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mille richesses dont le détail remplirait un chapitre, si je me laissais entraîner à vous les montrer. Il jeta sur la table la rançon de dix esclaves, et il s’enfuit, comme le voleur de Plaute, avec son trésor sous son bras.


« Excellence, lui dit le domestique de place, puisque les grosses dépenses ne vous font pas peur, c’est peut-être vous qui achèterez le plat d’Apelles. Il vaut cinquante millions. »

Je ne croyais pas que les Grecs eussent jamais peint sur faïence ; cependant le chiffre de cinquante millions piqua ma curiosité. Notre homme nous conduisit dans une petite boutique de bric-à-brac, ou plutôt dans une échoppe. Le maître de ce taudis était accoutré de telle façon qu’on lui aurait fait l’aumône dans la rue. Il nous examina d’un air qui voulait dire : Si vous n’avez pas la Toison d’or dans vos poches, ma marchandise n’est pas pour vous. Cependant il daigna ouvrir une boîte de bois précieux, et je vis entre deux coussins de satin blanc un plat de Faenza, peint par Raphaël, et qui vaudrait peut-être 4000 fr. à Paris. « Voilà, dit-il. Prix. : cinquante millions. Je n’ai pas besoin de vous dire que c’est l’unique chef-d’œuvre d’Apelles.

— Mon brave homme, lui demandai-je, savez-vous bien au juste ce que c’est que cinquante millions ?

— Oui, monsieur ; c’est un peu moins de dix millions d’écus romains : vous y gagnez. Dix millions d’écus ro-