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Non-seulement la paix se fit, mais l’aristocratie locale finit par rendre la papauté solidaire de ses prétentions et de ses privilèges.

L’avènement successif de presque toutes les grandes familles au souverain pontificat mit sur le trône les idées aristocratiques et forma des liens étroits entre la noblesse et la papauté. Les Savelli, les Conti, les Orsini, les Colonna, les Caetani ont porté la tiare et régné sur les Romains avant la clôture du moyen âge. Les Piccolomini, les Borgia, les Médicis, les La Rovère, les Farnèse, les Boncompagni, les Aldobrandini ont inauguré l’histoire moderne.


Parmi les vieilles familles féodales qui ont plus donné à la papauté qu’elles n’en ont reçu, quelques-unes se piquent de remonter aux premiers temps de l’histoire romaine. Les Muti descendent de Mucius Scaevola, les Santa Croce de Valerius Publicola, les Massimo de Fabius Maximus, du moins à ce qu’ils disent. Dans tous les cas, leur noblesse est fort ancienne.

Napoléon interpella un Massimo avec cette brusquerie qui intimidait tant de gens : « Est-il vrai, lui dit-il, que vous descendiez de Fabius Maximus ?

— Je ne saurais le prouver, répondit le noble romain, mais c’est un bruit qui court depuis plus de mille ans dans notre famille. »