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Les Doria romains sont un rameau détaché de la grande famille génoise. Les Lante de La Rovère étaient consuls à Pise en 1190. Un Altieri fut majordome d’Othon II vers la fin du dixième siècle.


On lit dans l’inimitable Voyage du conseiller de Brosses :

« Il y a quatre grandes maisons à Rome : Orsini, Colonna, Conti, Savelli. Mais les Crescenzi, Altieri, Giustiniani et autres, qui ne pensent pas être moins que ces quatre, n’admettraient pas volontiers cette distinction. »

J’ai eu la curiosité de rechercher ce qui restait de ces grandes maisons, un siècle après le passage de notre charmant touriste. Il n’y a plus ni Conti, ni Savelli. Les Orsini ont 100 000 livres de rente, les Colonna 200 000, les Altieri 30 000. Les Crescenzi et les Giustiniani sont éteints comme les Savelli et les Conti qui avaient donné tant de papes à l’Église. Il y en a au moins dix du nom de Conti.


Au dix-septième siècle, les Savelli exerçaient encore une juridiction féodale. Leur tribunal, aussi régulièrement constitué que pas un, s’appelait Corte Savella. Ils avaient le droit d’arracher tous les ans un criminel à la peine de mort : droit de grâce, droit régalien reconnu par la monarchie absolue des papes. Les femmes de cette illustre famille ne sortaient point de leur palais, sinon