Aller au contenu

Page:About - Rome contemporaine.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans un carrosse bien fermé. « Les Orsini et les Colonna se vantaient que, pendant des siècles, aucun traité de paix n’avait été conclu entre les princes chrétiens, dans lequel ils n’eussent été nominativement compris. » Ranke, Histoire de la Papauté, défigurée par l’ultramontain Saint-Cheron.


Mais déjà Rome voyait prospérer et grandir une noblesse nouvelle, issue du népotisme.

Tous les papes, de si bas qu’ils fussent partis, se faisaient comme un devoir de fonder une famille. Non contents de créer un cardinal neveu qui exploitait à son profit toutes les prérogatives du saint-siège, ils affublaient un autre neveu du titre de prince, le dotaient richement aux frais de l’Italie et de l’univers catholique, le mariaient à quelque héritière de souche féodale, et construisaient pour lui quelques-uns de ces palais dont nous admirons encore la splendeur insolente.

Cet usage était si bien établi, que le casuiste Oliva, jésuite, déclara qu’Alexandre VII commettait un péché en laissant ses neveux à Sienne au lieu de les appeler à sa cour. On sait avec quelle docilité l’honnête Chigi se soumit à l’obligation de pousser sa famille.


Ce gaspillage du bien public au profit de quelques particuliers s’appuyait non-seulement sur les conseils de