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quelques courtisans, mais sur les exemples les plus augustes. Sans parler d’Alexandre VI qui ne négligea rien pour enrichir et pour accroître sa famille, on avait vu l’ancien pâtre Sixte-Quint donner à l’un de ses neveux un revenu ecclésiastique de cinq cent mille francs, assurer à l’autre une principauté, et fonder sur des bases solides la maison des Peretti. Clément VIII n’avait pas moins fait pour les siens : Jean-François Aldobrandini s’enrichit assez rapidement pour donner deux millions en dot à sa fille. La fortune des Borghèse avait grandi plus vite encore sous le règne de Paul V. Ils reçurent cinq millions de francs, acquirent les plus belles propriétés de l’État Romain et obtinrent des privilèges seigneuriaux d’une valeur incalculable. Grégoire XV avait permis à son neveu Ludovisi de toucher tous les ans un million, rien qu’en revenus ecclésiastiques. Ce pape, qui régna deux ans et cinq mois, donna à sa famille quatre millions de francs en luoghi di monte qui valaient de l’argent comptant. Urbain VIII avait fait plus encore pour les Barberini : ses trois frères acquirent tant de bénéfices et de propriétés qu’on évalua leur revenu annuel à 2 500 000 francs. S’il est impossible de supposer que les Barberini aient amassé 525 millions sous le pontificat de leur oncle, c’est déjà beaucoup que les écrivains du temps aient pu avancer un chiffre si monstrueux.

C’est après de tels exemples que le frère de dona Olympia, Innocent X, fut, pour ainsi dire, contraint de fonder la maison Pamphili. Les casuistes et les jurisconsultes levèrent ses scrupules, car il en avait. Ils lui prouvèrent que le pape était en droit d’économiser sur les revenus du saint-siège pour assurer l’avenir de sa famille. Ils fixè-