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Page:About - Rome contemporaine.djvu/221

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monde, tel qu’il leur est imposé, ne laisse aucune place à l’amour ni même à l’amitié.


Je voudrais résumer ici en quelques mots l’esprit des trois classes qui vivent à Rome sous la domination du clergé.

Cette population n’est ni plus mal née, ni plus mal douée, ni moins digne de recouvrer son indépendance que le reste de la nation italienne. Mais on a pris soin de l’élever autrement et d’arracher comme d’un champ bien sarclé toutes les idées libérales et tous les sentiments vigoureux qui pouvaient croître dans les âmes. Cette mauvaise herbe a toujours repoussé, grâce à Dieu, mais plus faible et plus chétive qu’il ne faudrait. La noblesse romaine est plus nulle, la plèbe romaine est plus pauvre et plus ignorante, la classe moyenne elle-même offre moins de ressources à Rome que dans aucune autre ville d’Italie. Et cependant la classe moyenne est ici le seul élément sur lequel on puisse compter.

Il faut dire d’ailleurs que la population de Rome, prise en bloc, n’est pas positivement contraire au pouvoir temporel. Aujourd’hui, comme toujours, elle a pour les papes une amitié inégale, quinteuse, entrecoupée de mécontentements et de colères. Les avantages réels qu’elle tire de la présence du saint-père, des dépenses de la cour et de l’affluence des étrangers contre-balancent souvent à ses yeux le désagrément de la servitude. Il se peut qu’entraînée par le mouvement italien, elle recommence à ses