Page:About - Rome contemporaine.djvu/223

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

X

l’armée.


Je ne dis pas que nous soyons tous des héros, dans notre cher pays de France ; mais je crois que nous sommes tous un peu soldats.

On a beau raisonner et faire le philosophe, dire que l’homme n’est pas né pour tuer des hommes, exécrer les instruments de destruction à mesure qu’ils deviennent plus parfaits et applaudir aux excellentes idées de M. Cobden ; on s’aperçoit un beau matin qu’on était né avec un petit pantalon rouge, et que tous les autres habits qu’on a portés n’étaient que des déguisements.

Au mois de juillet de l’année 1853, je me croyais parfaitement imbu des idées que prêche le congrès de la paix. J’arrivai à Rome ; un bataillon français défilait, musique en tête, sur la place du Quirinal. L’uniforme, la musique, le drapeau, tout cet appareil de la guerre qui ne m’avait jamais sensiblement ému, me remua je ne sais quoi dans les plus secrètes profondeurs de l’âme. Il y avait deux ans que j’avais quitté la France : l’image de la patrie m’apparut toute vive. Mes yeux se troublèrent. Je regardai