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prélature. Vous mettez des bas blancs, et tout est dit. Le comte Spada, qui était prélat et ministre des armes, est sorti de la prélature pour se marier. Il n’est et ne sera plus rien dans l’État puisqu’il a quitté les bas violets, mais on n’a exercé aucune contrainte pour le retenir.

« Le saint-père, les cardinaux et les prélats gouvernent avec une douceur paternelle la nation qui leur appartient. Ils ont des égards tout particuliers pour les princes et les nobles, non-seulement parce que la noblesse romaine est surtout d’origine pontificale, mais aussi parce que la distinction des castes est le fondement des États policés. Ils réservent à un prince romain la charge honorifique de sénateur ou maire de Rome. Un autre grand seigneur, par privilège spécial, dirige, sans mettre des bas violets, l’administration des postes. Quatre nobles romains, princes, ducs ou marquis, accompagnent Sa Sainteté dans les cérémonies religieuses, sous le titre de camériers de cape et d’épée. Les cadets de quelques bonnes maisons composent la garde noble, en habit bleu de ciel et l’on peut dire en général que les fils de famille font un chemin plus rapide que les roturiers dans la carrière ecclésiastique.

« Le petit peuple est traité doucement. On le plaint, on l’assiste, on l’amuse on ne lui demande rien que de vivre chrétiennement et d’éviter le scandale. On le voudrait plus parfait et surtout moins violent, mais comme il est soumis à ses dogmes et à ses maîtres, on jette un voile indulgent sur ses péchés et l’on évite autant que possible de répandre son sang.

« La classe intermédiaire aurait aussi mauvaise grâce si elle osait se plaindre. On lui permet de cultiver la terre et de se livrer au commerce et à l’industrie. Personne ne