Page:About - Rome contemporaine.djvu/244

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s’efforcent d’accréditer dans les esprits le soi-disant principe de l’infaillibilité humaine. Après avoir sapé les fondements de l’autorité cléricale en revendiquant au profit de l’individu le discernement du vrai et du faux, du bien et du mal, qui n’appartient qu’à l’Église, ils en sont venus, par une conséquence logique de leur système, à nier la légitimité de tout pouvoir temporel et à mettre les sujets au-dessus des rois. On a vu des millions d’hommes, entraînés par le torrent d’une commune erreur, affirmer qu’un royaume leur appartient par cela seul qu’ils y sont nés, et abolir ou limiter le pouvoir de leurs princes.

« Cette contagion ne s’est pas arrêtée aux frontières de notre État, et depuis plusieurs années le souverain pontife et le sacré collège sont obligés de lutter contre les exigences les plus intolérables de l’orgueil humain. Sans la présence de l’armée française qui nous défend, le peuple de ce pays proclamerait la république ou se jetterait dans les bras d’un prince étranger. Contraint de reconnaître l’autorité de ses maîtres légitimes, il demande insolemment à la partager avec nous. Il n’est ni ville ni village qui ne réclame le droit de s’administrer par soi-même et d’élire un corps municipal. Les laïques prétendent usurper les hauts emplois réservés à la prélature et servir le pape malgré lui. Les avocats veulent se réunir en assemblée et fabriquer des lois, comme si la loi, dans l’État du pape, pouvait être autre chose que la volonté du pape ! Enfin les contribuables qui doivent payer à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu, ne craignent pas de nous demander des comptes.

« On dédaignerait de répondre à des prétentions si nouvelles et si monstrueuses, si elles n’étaient en quelque