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sorte appuyées par nos protecteurs eux-mêmes. Qui le croirait ? L’ambassadeur d’un prince catholique qualifie du nom d’abus les institutions fondamentales de notre monarchie. Votre empereur lui-même, dans une lettre que nul de nous n’a pu prendre au sérieux, nous conseille de séculariser l’administration et d’adopter le Code Bonaparte !

« La prudence nous commandait d’obtempérer, au moins pour la forme, à des conseils venus de si haut. Nous avons promis ce qu’on nous demandait, et tracé sur le papier le plan détaillé de notre ruine. Mais l’invasion des laïques dans les emplois du gouvernement, l’adoption d’un Code révolutionnaire, l’émancipation de nos communes, la discussion publique de nos budgets auraient fait du saint-père un roi constitutionnel. Son autorité religieuse n’aurait pas survécu longtemps, dans l’esprit des hommes, à son infaillibilité politique ; le pape n’aurait plus été le pape ! Or nous professons une religion qui nous interdit le suicide. »


À ce tableau flatté, mais pourtant assez exact, à ce raisonnement inattaquable dans ses déductions, mais fondé sur des axiomes douteux, je n’ajouterai que peu de mots.

Le gouvernement du pape, pour donner satisfaction aux désirs de ses protecteurs et de ses sujets, a institué une sorte de régime représentatif. Le saint-père nomme des électeurs communaux chargés de nommer dans chaque ville un conseil municipal. Mais pour leur épargner les