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XII

mœurs romaines.


Si ce chapitre fourmille de contradictions énormes, je prie le lecteur indulgent de ne point s’en étonner. Tout est contradiction dans la ville de Rome : un peuple bien né et mal élevé ; un gouvernement plein de grandeur et de petitesses ; des lois très-douces et très-despotiques ; des impôts fort modiques et cependant fort lourds ; un grand fonds de sincérité naturelle, beaucoup d’hypocrisie acquise ; vie économe et dépenses folles ; prudence méticuleuse et colères aveugles ; habitude de se cacher et fureur de paraître ; sentiment très-vif de l’égalité, profond respect pour les inégalités sociales ; constitution assez despotique pour réunir tous les pouvoirs aux mains d’un seul homme, et assez démocratiques pour mettre une couronne de roi sur une tête de capucin.

Toutes les statues qu’on voit à Rome, soit sur les places publiques, soit même dans les galeries particulières, sont affublées d’une feuille de vigne. On a vêtu d’une draperie de fer-blanc les figures allégoriques qui décoraient quelques tombeaux des vieux papes. L’artiste les avait faites