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Page:About - Rome contemporaine.djvu/269

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des mêmes montagnes, laid, stupide et fainéant. Il se croise les jambes chez un tailleur, mais il se croisera les bras dès qu’il sera le maître d’une femme qui gagne de l’argent. L’affaire en est là. Stella pleure. La petite Gaetana promet de tuer l’homme.


Vous me demanderez pourquoi ces honnêtes ecclésiastiques se font un devoir de marier une pauvre fille qui ne gêne personne ? Est-ce amour de la vertu ? Non, c’est l’horreur du scandale. La vertu n’est pas plus commune à Rome que dans les autres capitales de l’Europe ; mais le scandale y est mieux étouffé. La police ne permet pas qu’une fille ait un amant, il y aurait scandale ; mais une femme mariée peut faire commerce de sa personne : le pavillon couvrira la marchandise.


Et les maris, que disent-ils ? C’est selon. Je rencontre chez un peintre de mes amis une jeune femme qui n’était pas là pour se faire peindre. Nous causons. Elle m’apprend qu’elle est mariée à un cordonnier de la rue F… ; elle se loue de son mari, de sa belle-mère, de ses enfants. « Mais, lui dis-je, que penserait votre mari s’il savait ce que je viens d’apprendre ? — Lui ? il ne trouve pas mauvais que j’aille gagner un peu d’argent chez des personnes de qualité (persone di garbo). Ah ! si je me laissais aller