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Page:About - Rome contemporaine.djvu/276

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étaient placardées de ces affiches sinistres où l’on voit d’un côté les armoiries de quelque défunt, de l’autre un squelette hideux avec cette devise : Hodie mihi, cras tibi. Ton tour viendra !

« J’ouvre les portes du ciel et de l’enfer ;
« Pour le juste je suis la vie, pour le pécheur je suis la mort. »

J’ai vu même à Velletri, devant l’atelier d’un maréchal, le squelette d’un cheval représenté sur l’enseigne, comme pour apprendre aux animaux qu’ils ont à mourir.

Pourquoi pas ? Les animaux eux-mêmes ont un devoir religieux à remplir, dans ce singulier royaume. Ils vont tous les ans prendre l’eau bénite, le jour de la Saint-Antoine.


Je reviens à l’espèce humaine. Le lendemain de la Toussaint, dans toutes les églises, on représente quelques scènes de l’Écriture, comme la mort de Jacob ou les funérailles de David. Les personnages sont en cire depuis quelques années ; il n’y a pas bien longtemps qu’on employait de vrais cadavres, choisis dans les hôpitaux. À cette occasion, les religieuses envoient dans tous les palais des bombons appelés os de morts, où la moëlle est simulée par des confitures. Étrange expédient pour nourrir les Romains de la pensée de la mort !

Qui n’a pas vu, sur la place du palais Barberini, cet