Page:About - Rome contemporaine.djvu/278

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sait-il, je ne suis heureux qu’ici, au milieu de mon œuvre. Ce n’est pas pour les quelques écus que je gagne tous les jours en montrant la chapelle aux étrangers ; non ; mais ce monument que j’entretiens, que j’embellis, que j’égaye par mon talent est devenu l’orgueil et la joie de ma vie. » Il me montra ses matériaux, c’est-à-dire quelques poignées d’ossements jetés en tas dans un coin, fit l’éloge de la pouzzolane et témoigna de son mépris pour la chaux. « La chaux brûle les os, me dit-il, elle les fait tomber en poussière. On ne peut rien faire de bon avec les os qui ont été dans la chaux. C’est de la drogue (robbaccia). »


Les enterrements sont à Rome de véritables spectacles. Le soleil couché, à l’heure de la promenade, vous trouvez le Cours envahi par une armée de capucins. Deux ou trois confréries s’avancent en longues files vers un palais ouvert ; entrez hardiment avec la foule. La civière, entourée de quelques torches, attend le corps. Le suisse du palais se carre à la porte en grand costume. Voici le mort, descendu à bras. On l’installe sur un brancard ; on le couvre de drap d’or ou d’argent ; quatre portefaix déguisés en membres de la confrérie le prennent sur les épaules, et en avant ! La procession des capucins se met en marche, en allumant ses cierges qui éclairent toute la rue ; les confréries viennent ensuite, puis les prêtres, puis le corps, puis deux caisses pleines de cierges, puis les voitures du défunt, toutes vides. Que cherchez-vous des yeux ? Les parents ? Les amis ? Ils n’y sont point. Les parents ont fait