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Page:About - Rome contemporaine.djvu/284

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À l’entrée de ce cimetière on trouve un petit pavillon très-propre où brille la régularité méticuleuse de l’Angleterre. J’y ai lu :

1o Le tarif des frais de sépulture ;

2o Le catalogue des objets précieux confiés à la garde du concierge ;

3o Les noms des morts, encadrés comme ceux des locataires à la porte d’un hôtel meublé.


Le médecin communal d’un village de trois mille âmes (province de Frosinone) m’a donné les détails suivants que je ne prends pas sous ma responsabilité :

« L’autorité pontificale veut que nous prescrivions les sacrements au malade dès la seconde visite que nous faisons chez lui. Mais je connais trop bien les sauvages de ces montagnes pour me conformer à la loi. Dès qu’un des leurs a reçu les sacrements, ils ne songent plus qu’à l’enterrer au plus tôt. Ils cessent tout traitement, renferment les potions dans l’armoire, arrachent les cataplasmes et les vésicatoires. Si le patient demandait un verre d’eau, ils seraient gens à lui répondre : Tu boiras en paradis.

« En revanche, ils vont acheter les cierges pour les funérailles et demandent au malade s’il trouve qu’on fait bien les choses. Ils lui apportent les planches de la bière, pour lui prouver que le sapin est de choix ; ils lui prennent mesure de la chemise funèbre qu’il doit emporter dans l’autre monde ; ils mettent l’eau sur le feu pour le laver dès qu’il sera mort. Ces préparatifs ne vont pas sans beau-