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Page:About - Rome contemporaine.djvu/299

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Un Romain me répondra peut-être que dans le joyeux pays de France, grâce à l’énormité des droits de mutation, le fisc peut encaisser en quatre ou cinq ans la valeur intégrale d’un immeuble. Je ne contesterai point le fait, car il est vrai.


Presque tous les chiffres énoncés dans ce chapitre m’ont été fournis à Rome, par un agriculteur très-honorable et très-compétent.

Le pauvre garçon, qui était très-riche, se désolait de ne pouvoir voyager. Il était honteux de ne connaître que Rome et la banlieue, et il aurait donné beaucoup d’argent pour un simple passe-port.

Ne croyez pas pourtant qu’on lui refusât ce chiffon de papier ! La police sait trop bien vivre. Mgr Mateucci, vice-camerlingue de la sainte Église, directeur général de la police, l’avait renvoyé fort poliment au chef du bureau des passe-ports, mais cet honorable fonctionnaire n’y était jamais pour lui. Ce jeu dura plusieurs années.

J’apprends aujourd’hui par les journaux que mon pauvre ami a reçu son passe-port sans l’avoir demandé, comme le fils du grand orfèvre Castellani et tant d’autres Romains, l’honneur de Rome. Ils ne sont pas exilés, non ; mais on leur a conseillé paternellement de ne jamais revenir.


Ils reviendront peut-être.