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L’animal noir (c’est le cochon, sauf le respect que je dois à mes lecteurs) est abandonné aux petits propriétaires du haut pays. Les montagnards l’élèvent avec tendresse, car il ne coûte rien à nourrir. Il vit dans l’intimité de la famille ; on fait peu de promenades sans lui. Toutes les fois qu’on va aux champs, on lui permet d’éventrer un coin de lande ; on le cantonne au fond de quelque fossé. Les jeunes filles lui nouent une corde autour du corps et le promènent en laisse. J’ai vu même plus d’une fois, dans les chemins ardus qui conduisent aux villages, un bambin suspendu à la queue de son cochon, comme un navire à la poupe du remorqueur. Les notables de la paroisse vont en visite avec leur cochon, comme je sors avec mon lévrier.

Cet ami de la maison s’égorge au mois de décembre.


L’élève du bétail aurait droit, sinon à la protection, du moins à la tolérance du gouvernement, car il est une des sources les plus fécondes de la richesse nationale.

On m’assure que les éleveurs sont soumis à des taxes vexatoires, et qu’un bœuf avant de mourir peut payer à l’État 20 ou 30 pour 100 de sa valeur.

Les chevaux qui grandissent dans l’Agro romano sont soumis à une taxe de 5 pour 100 chaque fois qu’ils changent de maître. En sorte que si l’un d’eux était vendu vingt fois, le fisc et l’éleveur en partageraient le prix par moitié.