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Page:About - Rome contemporaine.djvu/30

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Gardes forestiers, par M. Alexandre Dumas, membre de l’Athenée ouvrier de Marseille. Le même jour, on donnait à l’Opéra : le Barbier de Séville, par MM. Beaumarchais et Castilblaze. J’aime assez monsieur Beaumarchais.


Vous ne connaîtriez qu’à moitié le peuple de Marseille si j’oubliais de vous dire qu’il est ennemi juré du peuple d’Aix. Athènes ne fut jamais plus animée contre ses voisins d’Égine. Aix est une ci-devant grande ville ; elle a essuyé des malheurs ; elle a encore de beaux restes. Il lui reste surtout une cour impériale, un archevêché et une petite Sorbonne qui plairaient fort aux citoyens de Marseille. Ils se demandent avec quelque mécontentement pourquoi ces choses-là ne se vendent pas au marché.

Les habitants d’Aix ne font pas d’affaires et ne gagnent pas d’argent. Ils ont de beaux noms, de beaux hôtels, des châteaux respectables, grevés de quelques hypothèques. Ils regardent d’assez haut l’esprit mercantile et l’activité frétillante des Marseillais ; ils se flattent de dédaigner les choses matérielles ; ils fréquentent les cours de la Faculté des lettres ; leur royaume n’est pas de ce monde ; ils sont de purs esprits ; ils ressemblent aux lis de la vallée, qui ne savent ni filer ni tisser et qui n’en portent pas moins la robe blanche. Si toutes les villes de France étaient animées de cet esprit-là, nous ne serions pas à la tête de la civilisation.

Il faut entendre les Marseillais sur le chapitre de leurs voisins ! Je me souviens qu’un jour du mois de mars, nous