Aller au contenu

Page:About - Rome contemporaine.djvu/302

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

D’Albano à Velletri, nous traversons un certain nombre de ponts construits par les papes ; plusieurs inscriptions prennent soin de nous l’apprendre. Je ne connais pas de pays où le luxe épigraphique soit poussé si loin. On ne jette pas un pont sur un ruisseau, on ne bâtit pas un poste pour quatre gendarmes, sans graver sur une plaque de marbre le nom du pontife qui s’est illustré par un tel bienfait.

Il y a tout près de la ville éternelle une fontaine d’eau minérale où les petits-fils de Romulus vont se purger en partie de plaisir. Inscriptions sur inscriptions ! Tel pontife a amené l’eau, tel autre a réparé les conduits, tel autre les a soudés à neuf.

Cette prodigalité de paroles pompeuses semblera, au premier coup d’œil, un peu mesquine et ridicule ; mais c’est un usage romain. Uso romano ! deux mots qui expliquent et même excusent tout. Il est vrai de dire que si les anciens avaient été plus sobres d’inscriptions, nous ignorerions bien des choses que le marbre et la pierre nous ont apprises. L’épigraphie est une des sources les plus claires où l’historien ait jamais puisé.

Elle ment quelquefois. Témoin cette inscription qui attribue à Pie VII les admirables travaux dont l’administration française a embelli le Pincio. Les papes ont effacé partout les traces de notre passage ; ils n’ont gardé que nos bienfaits. Les conseillers de Pie VII, après la Restauration, auraient voulu supprimer tout ce qui rappelait la France. Il fut même question d’ôter les réverbères que le général Miollis et M. de Tournon avaient introduits à Rome.

Je n’ai trouvé qu’un seul monument qui eût conservé