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Page:About - Rome contemporaine.djvu/308

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mère du brigand. Cette vieille décrépite puisa dans la haine et la vengeance autant de courage qu’il en fallait pour nier. On la tint une heure et demie en présence de ce corps, et elle répéta obstinément qu’elle ne le reconnaissait point. L’épreuve parut concluante et l’on permit à la vieille de sortir. Mais à ce dernier moment, quand le plus fort était fait, la nature rentra violemment dans ses droits ; la mère se rejeta en arrière, embrassa le cadavre de son fils, le baigna de ses larmes et se répandit en imprécations contre les soldats qui l’avaient tué.


Ceux qui n’ont pas vu les marais pontins se représentent une vaste étendue de marécages stériles et nauséabonds, aussi désagréable aux yeux que répugnante à l’odorat. Rien n’est plus loin de la vérité. Les marais pontins sont un des plus beaux pays de l’Europe, un des plus riches, un des plus charmants, durant les trois quarts de l’année.

Figurez-vous une longue plaine bordée d’un côté par la mer, de l’autre par un rang de montagnes pittoresques. Les montagnes sont cultivées avec soin et plantées sur tous leurs versants : c’est un grand jardin couvert d’oliviers dont le feuillage bleuâtre semble en toute saison baigné d’une vapeur matinale. Les premiers versants protègent des bois de vieux orangers bien portants. La plaine se partage en forêts, en prairies et en cultures. Les forêts, hautes et vigoureuses, attestent l’incroyable fécondité d’un sol vierge. Elles nourrissent les plus beaux arbres de