Aller au contenu

Page:About - Rome contemporaine.djvu/307

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

voisinage et le garda aussi longtemps qu’il en eut besoin. Lorsqu’il se sentit tout à fait bien, il dit à son trésorier de renvoyer le bonhomme après l’avoir payé : ce qui fut fait. « Combien lui a-t-on donné ? demanda le Passatore.

— Dix écus.

— Dix écus, à l’homme qui a sauvé l’illustre Passatore ! Es-tu fou ? Cours après lui, donne-lui cent écus et n’oublie pas de lui dire que ce n’est point payé ! »

Jugez de l’effroi du médecin lorsqu’il se vit rejoint sur la route par un cavalier au galop !

Six mois plus tard, il traversait la montagne au petit pas de sa mule. Le hasard le remit face à face avec son ancien malade. Pour cette fois, le pauvre docteur se repentit de l’avoir sauvé. Mais le Passatore lui fit mille amitiés, et finit par lui demander quelle heure il était à la ville. Lorsqu’il vit une montre d’argent sortir du gousset de son sauveur, il s’écria : « Est-il possible ? le médecin du Passatore n’a qu’une montre d’argent ! Donne-moi ta montre ! » Il la jeta contre un rocher, où elle s’écrasa comme un œuf. Quelques jours après le docteur trouva sur sa table un chronomètre excellent, fabriqué à Londres et importé en Italie par un touriste anglais qui le regrette peut-être encore.


Ce héros fut tué dans une mêlée. Les pontificaux avaient son corps, mais sa renommée courait encore les montagnes, et la bande cherchait à faire croire qu’il avait échappé. Pour constater l’identité du cadavre, on ne trouva rien de plus ingénieux que de le montrer à la