Page:About - Rome contemporaine.djvu/311

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subtils ; insaisissables à l’odorat, mais funestes à la santé. La décomposition des produits animaux est fétide, mais inoffensive et presque salubre. Il n’y a nul danger à habiter Montfaucon ; tandis que ces prairies embaumées engendrent la peste. Quand le soleil de juillet a mis en liberté les gaz délétères qui couvaient sous l’herbe de ces campagnes, le vent les emporte où bon lui semble, et l’on voit à dix lieues de distance, dans la montagne, en pays naturellement sain, les hommes mourir empoisonnés.

Ce fléau qui décime régulièrement les États du saint-père, et qui fait des progrès chaque année, n’est pourtant pas sans remède. Il suffirait de quelques bons labours pour expulser tous les poisons de la terre. En aérant le sol et en livrant un passage aux gaz délétères, on assainirait tout le pays. Il faudrait rompre bravement toutes les prairies et semer du blé. Je ne désespère pas de voir opérer cette révolution qui enrichirait les propriétaires et peuplerait la plaine en moins d’un quart de siècle. Quelques charrues à vapeur suffiraient au miracle. Nul pays n’est plus propre à ce genre de culture, puisque le sol est plat et sans aucun accident de terrain. Il faudrait que les vrais amis du peuple romain se missent à prêcher la vapeur, comme les apôtres ont prêché l’Évangile. Mais les esprits sont mal préparés accueillir un tel bienfait.


Rien de plus curieux qu’une ferme dans les marais pontins. Vous entrez dans un village à demi abandonné pour trois ou quatre mois. Presque tous les bâtiments