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arriver de jour à Sonnino. Nous suivons leur avis et nous sortons de la capitale des Volsques par la voie Consulaire. Une rue latérale s’appelle Via Camilla.

Sonnino se voit de loin, sur la pointe d’un rocher. Les bâtiments sont uniformément gris, couleur de ruines. On distingue la base de quelques tours à moitié démolies ; c’est tout ce qui reste de l’enceinte fortifiée. Deux ou trois constructions neuves, d’un blanc cru, font tache dans le paysage et troublent l’harmonie triste du lieu. La route elle-même me parut sinistre, quoiqu’elle fût toute en fleurs. Les oliviers, les vignes, les clématites, les ronces, les genêts, fleurissaient à qui mieux mieux ; les boutons du myrte allaient s’ouvrir, et pourtant ce luxe vigoureux d’un printemps d’Italie ne nous parlait ni d’amour ni de plaisir. Nous sondions la profondeur des ravins qui bordaient la route, nous suivions du regard l’escarpement des rochers arides, nous plongions dans l’épaisseur impénétrable des halliers. Quelques champs larges comme la main, appuyés sur des contre-forts de pierres sèches, nous expliquaient la vie nouvelle des indigènes, leur travail opiniâtre et le maigre fruit de leurs sueurs. Çà et là sortait de terre une poignée de froment, d’avoine ou de maïs ; mais la principale culture était celle des oliviers, et l’œil se promenait tristement sur leur feuillage bleuâtre.


Deux couvents de moines gras contribuent par leurs prières à la prospérité de Sonnino. L’un est situé à un demi-mille de la ville, l’autre se tient comme un octroi