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Page:About - Rome contemporaine.djvu/316

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devant la porte d’en bas. Force nous fut de nous arrêter au second pour remiser la voiture et mettre les chevaux à l’écurie. Les bons religieux vendent leur hospitalité aux chevaux et aux équipages, et la font payer d’autant plus cher qu’une voiture ne saurait entrer dans la ville.

La principale artère, que les habitants appellent avec simplicité rue du Milieu, traverse Sonnino de bas en haut dans toute sa longueur. Deux portes la terminent : au bas, la porte Saint-Jean ; au sommet, la porte Saint-Pierre. À dire vrai, cette rue n’est qu’une sorte d’escalier glissant, qui passe entre deux rangées de maisons noires, inégales, sans aucun alignement. Elle est ombragée de distance en distance par des voûtes aussi sombres que les tunnels d’un chemin de fer. Trois hommes peuvent y marcher de front ; c’est ce qui la distingue de toutes les autres, où il n’y a place que pour deux. De distance en distance, on rencontre sur la droite un précipice épouvantable avec la plaine au bout : voilà les rues adjacentes.


Notre venue était annoncée. La veuve des brigands avait retenu un logement pour nous chez une personne de sa famille, ancien brigadier de gendarmerie et gros bourgeois de Sonnino. Il vint au-devant de nous jusqu’à la porte Saint-Jean et nous donna cordialement la bienvenue. C’était un gros homme tout rond, belle santé, figure ouverte, mais peu ou point de dents, ce qui rendait sa conversation difficile à comprendre. Il nous conduisit à son domicile et mit le logis et les gens à notre disposition.