Page:About - Rome contemporaine.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

permît à des enfants si jeunes de se marier pour en faire d’autres ; on me répondit que c’était l’usage. À Sezza, dans les pays malsains, les filles se marient encore plus tôt, et l’on voit des adolescentes de quinze ans convoler en troisièmes noces. Les maris meurent si vite autour des marais pontins !

Le repas fut bon et surtout copieux. Nous n’eûmes à nous plaindre de rien, sinon de la politesse excessive de nos hôtes. Dans ces montagnes, les hommes se servent avant les femmes, quand toutefois elles osent manger devant eux. Mais l’usage commande une grande dépense de compliments. « Bon appétit ! — Merci. — Vous êtes mon maître. — Mettez-vous à votre aise. — Faites-moi la faveur ! — En vérité, c’est trop ! Vous me comblez. — Je ne saurai comment reconnaître. — Avec votre permission ! — Que ce repas vous profite ! Je vous débarrasse de ma présence. — Adieu. — Bonsoir. — Bonne nuit. — Dormez bien. — Que la Madone vous accompagne ! » Notez bien qu’au début le maître de la maison vous a dit : « Nous vous traiterons à la bonne, sans façons, sans compliments. »


Je dormis comme on dort en voyage. Le lendemain matin, en sortant de ma chambre, je rencontrai le jeune ingénieur : il offrit obligeamment de me montrer la ville et la foire, et je n’eus garde de refuser. Chemin faisant, je le confessai un peu. Il avait fait ses études à Rome et suivi les cours de la Sapienza. Tout en étudiant les mathématiques, il avait trouvé le temps de lire quelques