Page:About - Rome contemporaine.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bizarres que l’Égypte ou le Gabon. Il n’était personne qui n’y fût allé, qui n’eût vu faucher les rues, trouvé des tortues sur la grande place, rencontré des chaises à porteur, entendu sonner le couvre-feu à quatre heures du soir, ou arraché quelque grande toile d’araignée à la porte d’une boutique. Un des assistants s’était rendu célèbre, il y a quelques années, en proposant au conseil municipal de Marseille d’acheter les maisons d’Aix pour une vingtaine de millions et de donner congé à tous les indigènes. De cette façon, l’archevêché, la cour impériale et les trois Facultés auraient dû, bon gré mal gré, se transporter à Marseille. Cette idée, assez plaisante en elle-même, vous semblerait infiniment plus comique, si je pouvais transcrire ici les gestes de l’orateur, la vivacité de sa physionomie, l’éclat de ses yeux ; tout l’esprit, toute la gaieté, toute la bonhomie et toute la malice qui éclairait toutes les figures de l’auditoire. M. Alexandre Dumas est peut-être le premier causeur de France : il joua presque dans cette conversation le rôle d’un personnage muet. La faconde marseillaise de M. Berteaud l’avait abasourdi.


L’industrie, le commerce et la spéculation se partagent la ville de Marseille.

L’industrie habitait autrefois le sommet des montagnes, le bord des torrents, les profondeurs des forêts ; je la trouve mieux logée dans les ports. La mer apporte les matières premières et remporte les produits manufacturés. Le grand ouvrier, le moteur universel, le charbon qui