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humides. De temps à autre, on se collait au mur pour laisser la route libre à un mulet, à un âne ou à quelque petit troupeau d’animaux noirs. Je vous ai déjà expliqué cet euphémisme.

La rue du Milieu s’élargit un peu en certain endroit pour former ce qu’on appelle la place. Je demandai au jeune ingénieur si ce n’était pas là que le chevalet avait siégé sous le pontificat de Léon XII ? Il répondit qu’il n’en savait rien et se mit à parler d’autre chose.

Il me montra le palais du Gouvernement, une vraie masure où règne un juge-gouverneur à cent sept francs par mois, assisté d’un chancelier à cinquante-trois francs cinquante.

Je reconnus la porte Saint-Pierre, pour en avoir entendu parler bien des fois. C’est celle où l’on suspendait jadis dans des cages de fer la tête des brigands qui s’étaient laissé prendre. On n’y voit plus aujourd’hui que les armoiries du pape. Mon cicérone m’assura en haussant les épaules qu’on n’y avait jamais suspendu autre chose. Je le priai de me montrer l’emplacement de quelques maisons rasées par Léon XII pour les méfaits de leurs propriétaires. Il n’avait jamais entendu parler de ces étranges exécutions.


En revanche, il me fit visiter une grande maison de paysan, flanquée d’une tour en ruines. Un concierge ou intendant qui logeait en bas, nous promena dans quelques chambres demi-nues, meublées de chaises de paille et de lits de bois blanc. Cinq ou six beaux meubles dorés, dans