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Page:About - Rome contemporaine.djvu/324

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Le médecin communal est un personnage assez important dans ces petites villes. Il a étudié à Rome et a obtenu sa place au concours. La commune lui paye sur son budget un traitement fixe, pour qu’il soigne gratis les riches et les pauvres. C’est l’esprit municipal de l’Italie qui a créé cette institution. Elle mériterait d’être importée chez nous.

Mon nouvel interlocuteur me conta qu’il touchait seize cent cinq francs par an, et que son collègue le chirurgien était payé tout aussi cher. C’est plus qu’assez, dans un pays où une maison passable se loue soixante francs, et où une personne seule se nourrit pour dix sous par jour. Il m’apprit que la municipalité de Sonnino était riche, grâce à l’étendue de son domaine communal. Elle a quatre-vingt-dix mille francs d’économies, qu’elle destine à restaurer le palais du Gouvernement et surtout à améliorer les routes. Les habitants sont très-sobres et très-laborieux. Ils possèdent tous un petit coin de terre ; ils sont pauvres, mais on ne compte pas un indigent parmi eux. La santé publique est assez bonne ; peu ou point de fièvres ; quelques gastrites suraiguës, causées, selon toute apparence, par la farine de maïs. L’instruction publique n’est pas brillante ; sur trente adultes, on en trouve un qui sait lire. Mais quarante enfants du sexe masculin fréquentent les écoles ; les filles y sont plus nombreuses, par la raison toute simple qu’elles seraient moins utiles dans les champs. Le chiffre exact de la population est de deux mille cinq cent cinquante-huit individus, dont trente ecclésiastiques.