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Ici, les paysans industrieux ont construit cent diverses clôtures aux environs de la cascade. Chacun d’eux lève un impôt sur la curiosité des voyageurs.

À Foligno, j’ai dit adieu à mes aimables compagnons. Ils se sont dirigés vers la ville de Pérouse, qui n’avait pas encore été saccagée par les mercenaires allemands du colonel Schmidt. J’ai gravi les Apennins par une route assez nue et fort triste. Me voici sur le versant de l’Adriatique, dans les provinces les moins soumises de l’État pontifical. Serravalle, Tolentino, Macerata, Recanati, les premières villes et les premiers villages de la marche d’Ancône ont une physionomie toute nouvelle. Que nous sommes loin de Rome et de sa campagne désolée ! Ici, les routes larges et bien entretenues sont couvertes de piétons et de voitures, et bordées de champs fertiles. Je n’ai pas vu les plaines de la Lombardie, mais je doute qu’elles puissent être mieux cultivées que cet admirable pays. La propriété est divisée ; la population ne se parque plus timidement dans l’enceinte des villages ; on voit partout des habitations rurales en bon état.

Je vous ai expliqué comment la culture n’était qu’un accident passager dans la campagne de Rome. On amène des bœufs et des charrues sur un pré ; on laboure, on sème, on sarcle, on récolte à la hâte, et la terre rentre dans son repos pour une période d’au moins sept ans. Ici la culture est l’état normal de la terre. Tout champ est planté d’arbres et labouré, pioché, fumé sous les arbres. J’ai vu souvent sur le même hectare une récolte de feuilles de mûrier, une vendange suspendue au tronc des arbres et une moisson jaunissante à leur pied. La vigne se marie également à l’érable, au saule, au peuplier, à l’ormeau. La feuille