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chanteuse, et tout dans la même proportion. Cependant les directeurs ont encaissé 75 000 francs de bénéfices nets en 1857. Les cafés chantants du Casino et de l’Alcazar étalent un luxe quasi ridicule, qui étonnerait les gens de Paris ; mais plus ils dépensent, plus ils gagnent, et la folie de leurs déboursés les enrichit en un rien de temps. Les actionnaires du jardin zoologique ont acheté leur terrain en 1855. C’était une affaire de 118 000 francs, sans compter les constructions et les bêtes. Mais le revenu, le simple revenu de 1857, s’élève à 95 660 francs. La récolte d’une année couvre presque le capital, comme dans la culture du lin.

Allez du petit au grand ; les résultats sont les mêmes. Les dépenses de la ville augmentent tous les ans. Elles marchent d’un joli train, mais qu’importe, si les recettes ont toujours un ou deux millions d’avance ? On débourse près de dix millions en 1855 ; il en rentre plus de douze. L’année suivante, pour onze dépensés on en récolte treize. En 1857, on fait des folies dix-huit millions et demi ! La recette arrive presque à vingt millions. Savez-vous qu’il y a des États en Europe dont le budget ne monte pas si haut ? Dans tous les cas, je n’en connais aucun dont la prospérité marche si vite.

On a tant de confiance dans les destinées de Marseille, on lui sait de telles ressources, on le croit si solvable, qu’il peut emprunter ce qu’il lui plaira. Tous les emprunts qu’il a ouverts ont été souscrits immédiatement par les citoyens de la ville au taux le plus modéré : 4½ pour 100 pour la plus grande partie.

Son bilan peut s’établir en quelques lignes ; il prouve la sagesse de ses administrateurs. La ville est autorisée par diverses lois emprunter 43 250 000 francs. Elle a réalisé