Aller au contenu

Page:About - Rome contemporaine.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tambours-majors et des suisses de grande maison. C’est un homme important ; il a des domestiques. Son fils lui baise les mains chaque fois qu’il rentre ou qu’il sort. Les jours de fête, lorsqu’il se tient en grande livrée sur le seuil de l’Académie, les badauds font un cercle autour de lui et l’admirent. Il les laisse arriver, mais par fournées, pour éviter la confusion. De cinq en cinq minutes, il les éloigne doucement avec sa canne et leur dit d’un ton paternel : « Assez ! vous avez joui du coup d’œil ; laissez approcher les autres. »


Le premier étage est occupé par les appartements de réception, vastes, magnifiques, revêtus des plus beaux ouvrages des Gobelins, et dignes en tous points de la grandeur de la France. Ils ont pour suite et pour dépendance un vestibule admirable, orné de colonnes antiques et de statues moulées sur l’antique. Mais la plus grande coquetterie de la maison, c’est la façade postérieure. Elle tient son rang parmi les chefs-d’œuvre de la Renaissance. On dirait que l’architecte a épuisé une mine de bas-reliefs grecs et romains pour en tapisser son palais. Le jardin est de la même époque : il date du temps où l’aristocratie romaine professait le plus profond dédain pour les fleurs. On n’y voit que des massifs de verdure, alignés avec un soin scrupuleux. Six pelouses, entourées de haies à hauteur d’appui, s’étendent devant la villa et laissent courir la vue jusqu’au mont Soracte, qui ferme l’horizon. À gauche, quatre fois quatre carrés de gazon s’encadrent dans de hautes murailles de lauriers, de buis gigantesques et de