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TOLLA.

Quand la première quêteuse passa près d’elle, elle jeta dans la bourse une petite pièce de monnaie que sa mère lui avait donnée pour cet usage ; mais lorsqu’on vint quêter devant elle pour la seconde fois, comme elle n’avait plus d’argent, elle détacha vivement son petit bracelet de corail et le donna aux âmes du purgatoire. On ne s’en aperçut que le soir en la déshabillant.

« Tu n’aurais pas dû, lui dit sa mère, donner ton bracelet sans ma permission. »

Elle répliqua vivement :

« Vous n’avez donc pas entendu, maman, comme ces pauvres âmes ont soif ? »

À treize ans, Tolla savait lire et écrire, monter à cheval, grimper aux arbres, sauter les fossés, jouer du piano, aimer ses parents et prier Dieu. Son père s’aperçut qu’avec ses petits talents, sa parfaite ignorance et ses grandes qualités, elle ne ressemblait pas mal à un buisson d’aubépine en fleur. On résolut de la mettre en pension. L’établissement en vogue en ce temps-là était l’institut royal de Marie-Louise, à Lucques. Les élèves y accouraient du fond de l’Italie et même des pays d’outre-mer et d’outre-monts. Le bruit des concours annuels qui s’y faisaient et des récompenses qui y étaient décernées retentissait dans toute la péninsule, de Naples à Venise. Le comte Feraldi espéra que l’amour de la gloire éveillerait chez sa fille le goût du