Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/137

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Prisonnière ! elle prisonnière !… Zingha !… et pourquoi ?… pour être l’esclave de la femme de don Pedro !… À cette pensée ses dents aiguës et blanches se rapprochaient avec un bruit terrible. Prisonnière !… elle ! Zingha ?… Oh ! non… Son poignard au moins lui sera fidèle, et les crocodiles du fleuve garderont son cadavre !… Mais prisonnière ! jamais !

Les Portugais entouraient l’île, qui n’était abordable que d’un côté. Zingha n’avait pas de vivres, elle ne pouvait donc pas résister long-temps ; déjà trois jours sans nourriture venaient de s’écouler. Don Pedro avait demandé à son père de commander cette dernière expédition… Les Africains n’avaient plus d’armes, leurs flèches, leurs zagaies étaient brisées ; et ils ne pouvaient plus recevoir d’attaques offensives : alors il y avait une mission toute de bonté et d’humanité pour ramener dans une voie qui était vraiment la sienne une âme née pour le bien, et qui se perdait dans le mal.