Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/138

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Le soir, au moment où le Soleil se couchait dans la Coanza, don Pedro fit sonner de la trompette, et se rendit lui-même au bord du fleuve comme parlementaire ; il parlait la langue abbondi, et il fit la déclaration positive, que, si dans douze heures les fugitifs africains n’étaient pas rendus, on dirigerait une attaque plus sérieuse ; mais qu’on n’offrait que paix et amitié… En disant ces mots sa voix s’altéra. Au moment où il prononçait le dernier mot, une flèche lancée de l’île vint passer à une ligne de son oreille. Il fit un mouvement qui heureusement sauva sa vie. Au moment où la flèche partit, un cri perçant se fit entendre dans l’île, et don Pedro reconnut la voix de Zingha.

— Étrange créature !… se dit-il… serait-ce elle même ? — Non, il se trompait ; elle avait, au contraire, jeté ce cri, qu’il avait reçu dans son cœur, au moment où un soldat qui avait encore quelques flèches dans son carquois en envoyait une à don Pedro.