Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/227

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répandit sur eux, selon un antique et solennel usage, une profusion de petites pièces d’argent qu’il puisait dans un vase sacré !… le peuple en reçut aussi, et cette journée fut long-temps dans le souvenir des malheureux de Moscou !…

Pendant un mois, les fêtes les plus somptueuses furent données à la cour impériale par les premiers boyards, et augmentèrent l’ivresse de Marina. Son bonheur était magique ; il reposait sur un rêve, il fallait bien qu’il en eut toute la féerie puisqu’il devait n’en avoir que la durée !… Déjà l’horizon devenait moins serein… Au bruit des airs de danse se mêlait celui de la mousqueterie avec laquelle on était obligé de réprimer des révoltes partielles dans une province de l’empire… Marina s’endormait au bruit des airs de fêtes et dans le charme des baisers d’amour de Démétrius ; ils s’endormaient tous deux, et pourtant l’orage grondait, et déjà il ne grondait plus doucement !