Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/295

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t’aime ?… mais, ma chère vie, ne te le répété-je pas à chaque instant sans parler ?… Est-ce que mes yeux, quand ils te regardent, ma main en serrant la tienne, mon pied s’il rencontre le tien, tout ce qui peut rapprocher mon être de ton être, n’est pas pour moi une joie, une fête du cœur, un délice de l’âme ?… Enfin, si le bonheur complet, entier, sans amertume dans le breuvage qui donne la félicité, était jusqu’à présent le sujet d’un doute, il ne l’est plus pour moi, Mathilde… oui… je sens à présent qu’on peut être complètement heureux !… on ne peut l’être que par l’amour ! ce n’est que lui qui donne ce bonheur enivrant qui endort toutes les peines, voile toutes les douleurs et ne parle que le langage du cœur ; c’est le bonheur comme jusqu’à ce jour je le comprenais ; voilà comment j’ai tenté mille fois de l’obtenir, et jamais il ne venait à ma voix… J’aimais, j’étais aimé ; mais ce n’était pas de cet amour que je sens aujourd’hui me donner : une autre