Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/308

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Mathilde, svelte et bien faite, avait précisément la taille qu’il fallait pour danser le fandango : si elle eût été plus grande, elle eût moins bien réussi ; elle était intelligente, et en quinze jours elle sut le fandango mieux que son maître.

Lorsque Alphonse fut revenu de sa première surprise, Mathilde rejeta sa mantille noire en arrière et demeura vêtue seulement de sa petite jupe de maja. Elle commença alors à danser un fandango seule, au son d’une musique bien nationale, et tandis qu’une voix de femme chantait dans la pièce voisine… Elle chantait de ces ravissans boléros, composés par M. de Moretti[1]. Mathilde, animée par le désir de plaire à celui qu’elle aimait, était charmante en ce moment ; naturellement pleine de grâce

  1. M. Moretti, officier dans les gardes wallonnes sous Charles IV a composé les plus jolies séguedillas, des tirannas, etc., et d’autres chansons espagnoles que j’aie entendues en Espagne ; il jouait admirablement de la guitare.