Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/315

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deux tranchans qu’une langue de femme parlant au nom de ses passions, lorsqu’elles sont haineuses et envieuses ; et ce rasoir, elles le trempent avant dans le poison le plus subtil.

Mathilde avait une cousine, veuve d’un cousin germain qu’elle avait perdu quelques années avant l’époque où nous sommes et qu’elle aimait comme son frère. Cette cousine était jolie, et était de quelques années plus jeune que Mathilde, quoique Mathilde fût jeune, puisqu’elle n’avait que trente ans !… Mais sa cousine n’en avait que vingt-sept, et cette différence de trois ans était relevée si souvent par elle que ceux qui n’étaient pas les habilités de la maison en avaient pitié tant elle se posait en victime, pauvre femme, pour raconter qu’une jeune personne comme elle ne devait éprouver aucune tyrannie. Cette cousine était jolie ; elle était surtout très-blanche, très-mince, une taille à mettre entre dix doigts, une chevelure blonde à la Malvina,