Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/316

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des yeux n’étant d’aucune couleur, mais qui étaient beaux, une bouche avec des dents assez belles, mais fort grande… Toutefois, cette bouche avait le don de sourire gracieusement et d’être en apparence l’expression de la douceur. En masse elle offrait donc l’apparence d’une charmante créature ; de jolies mains, de jolis bras, un pied d’enfant complétaient un ensemble qui, la première fois qu’on la voyait, présentait celui d’une jolie femme qui devait être la plus douce, la meilleure de la création.

Mais, à une seconde entrevue, celui qui avait quelque intérêt à la connaître voyait une autre personne dans madame de Noirville ; une de ces personnes comme, au reste, on en trouve beaucoup en ce monde… Ses yeux, d’une couleur incertaine, prenaient une expression méchante à la moindre contradiction ; elle était alors fort pâle, et sa bouche se resserrait au point que ses lèvres devenaient invisibles… Sa colère était redoutable alors même pour elle.