Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/320

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d’un homme de soixante. La charpente osseuse de son visage, son front dominant, ses yeux, son nez et son menton envahissant sa bouche, un sourire habituel qui voulait être malin et n’était rien du tout, donnaient d’abord de lui une idée tout autre que celle qu’il devait inspirer.

L’esprit de M. de Pusieux était nul. Il était d’une profonde ignorance ; et cette crainte continuelle de tomber dans une erreur en discutant avec des hommes bien plus jeunes que lui, qui riaient de ses sottises, lui faisait affecter une effronterie avec laquelle il croyait imposer aux gens qui parlaient avec lui. Il se trompait en ce sens, que ceux qui discutaient, mais ne voulaient pas disputer, lui abandonnaient alors la partie pour n’avoir pas l’ennui d’un duel au bout d’une contestation qui n’avait souvent pour objet que de savoir s’il avait fait la veille 27 degrés de chaud au lieu de 28. Envieux par nature, paresseux par cette même nature qui