Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/321

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s’opposait au moindre travail chez lui, M. de Pusieux était une sorte de calamité pour les personnes de son intérieur intime. Cet ennui qui le poursuivait, cette lutte continuelle de lui-même avec lui-même, amenaient une irritabilité nerveuse qui, jointe à son caractère naturellement haineux et porté au mal, finit par produire une nature encore plus détestable que la première et qui se greffa sur celle-là avec tous les inconvéniens de ces deux unions. M. de Pusieux était fort riche ; et sa femme était pauvre ; encore jeune, il s’était marié sans amour à une femme angélique, sans que le motif de cette union eût été jamais bien connu. Il faut croire qu’il fut abusé dans ses calculs, et qu’il avait supposé de la fortune à cette femme ; mais il n’en trouva pas, et la malheureuse qui se laissa égarer au point de l’épouser se vit plus infortunée que si elle eût mis dès ce même jour un pied dans sa fosse… Là du moins elle aurait eu le repos.