Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/333

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son visage était aussi serein, sa voix aussi mielleuse que si elle avait été calme et tranquillement dans son lit. Enfin je crus m’être trompé, et je lui demandai si elle s’était levée tard. — Je me suis baignée, me répondit-elle ; je viens au moment même de la salle de bains.

Il n’y avait donc plus de doute pour moi.

De ce jour mon opinion fut fixée. Depuis, Laurent, mon valet de chambre, a fait la cour à sa femme de chambre, qui est passée au service de madame de Derval ; il va l’épouser, car elle est une bonne et douce créature ; et elle lui en a raconté de quoi écrire des volumes sur elle, ce que je crois, parce que j’ai entendu et vu !… De plus, je sais qu’avec ses belles maximes, elle est fort avare et ne donne rien aux pauvres… — Eh ! bien, que dites-vous de mon histoire ?

Mathilde soupira et leva les yeux au ciel :

— Mais pourquoi cette femme nous ferait-elle du mal, mon ami ?