Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/43

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fut confondu non seulement de l’action mais de l’air délibéré avec lequel une jeune princesse de seize ans répondait à une sorte d’injure sans toutefois s’en plaindre, et sans une seule parole établissait la réalité d’une chose qui jusque là n’était qu’un doute.

Zingha était admirablement belle dans cette journée où il avait été question pour elle de rendre témoignage de la grandeur de son pays et de la puissance de son frère. La tête ceinte d’une couronne de plumes fixée par un rang de diamans d’une grosseur et d’une eau admirables, elle montrait en entier ses bras, ses épaules et sa gorge, qu’elle avait ornés de perles fines, de colliers de corail et d’émeraudes taillées en boules avec des caractères hiéroglyphiques d’une beauté particulière. Sa tunique était d’une étoffe faite avec de l’écorce d’arbre, mais d’un tissu si fin et si soyeux que le père Labat raconte que, dans toutes les étoffes de Lyon et de Nîmes qu’on lui envoya d’Europe, elle ne