Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/109

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de la nature, idolâtre d’un beau pays, Anna ne put retenir un cri d’admiration lorsque, de la terrasse de son château, elle découvrit la vallée dans laquelle elle était, et qu’au-delà des montagnes qui la forment lui apparut le géant des Alpes, le mont-Blanc, qui, en ce moment, mettait son chaperon d’or couronné de roses, tandis que l’Argentiere et les autres pics qui semblent former sa cour se diapraient de mille couleurs, aux derniers rayons d’un beau soleil couchant du mois de juin. Anna était transportée…

— Oh !… disait-elle, si Raymond était ici !… Et sa pensée poétique transportait aussitôt sur ces plaines de neige d’une pureté vierge, que nul pied humain n’a foulées jamais, et qui tout éclatantes encore de leur primitive nature, montrent à l’homme le lien qui l’unit vraiment à Dieu. Ce fut là, au milieu de ces solitudes sauvages, que cette révélation se fit vraiment à l’âme d’Anna. Elle devint aussitôt