Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/12

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une plainte !… Pendant long-temps il n’obtint que des larmes silencieuses coulant sur les mains de la mère et le front de la fille… et, lorsqu’une parole suppliante s’échappa enfin des lèvres de l’une des deux victimes, ce fut la mère qui pria pour son enfant.

Quelqu’un avait pourtant trouvé grâce devant cet homme qui n’en accordait à personne : c’était le fils d’un de ses anciens frères d’armes, du général Vanina. Le comte Raymond, jeune noble milanais, âgé de vingt-six ans, possédant une grande fortune, avait été comme légué à la tendresse du général Roverella, par son père, lorsqu’il mourut devant Smolensk. Roverella avait noblement rempli sa charge de tuteur auprès du jeune comte, car il était homme d’honneur, et, quoique éloigné, il avait protégé la veuve de son ami. Depuis son retour il s’était également bien conduit envers le comte Raymond ; ce jeune homme, dont la vocation décidée le portait à suivre la