Aller au contenu

Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

terre, sur laquelle on voit rarement quelque verdure, bientôt même cette verdure disparait. Dans les crevasses de quelques rochers, on entrevoit, seulement par intervalles, quelques tiges de rhododendrum et quelques petits sapins avortés. Tout est changé avec une effrayante rapidité, et pourtant quelques heures seulement se sont écoulées !… tout est renversé, tout ! jusqu’au bruit doux et régulier des cascades et du balancement des arbres, qui est changé en mugissement des vents, en fracas éclatant des cataractes tombant avec violence sur des rochers nus… la Moësa elle-même, qui, dans la vallée inférieure, n’était qu’un torrent sans colère, est maintenant un fleuve tombant en cascade bruyante du haut d’un rocher à pic. Ce site est sombre et sauvage, la nature animée se retire de ce lieu comme elle le fait toujours près des régions glacées[1]… Le voisinage en est

  1. La hauteur de ce passage des Alpes Rhétiennes est de 6,030 pieds.